Kingston

Lundi:

Arrivés par le bus de Bluefield (voir article précédent) et un peu perdu dans cette grande ville nous prenons un taxi après avoir tourné un peu, au final nous aurions pu nous l’éviter, mais nous le réaliserons que deux jours plus tard. Nous arrivons à l’auberge Reggae hostel, qui est vraiment sympa et porte bien son nom vu la playlist qui tourne 16h par jour et les noms des pièces. Si vous allez à Kingston, je vous la conseille ! Une bière, on s’occupe du blog et de la suite et dodo !

Mardi:

Nous avons loué un petit appartement à Kingston (précisément à Manor park) pour quelques jours et allons le matin en prendre possession. Il fait déjà très chaud et humide nos corps se vident de toute leur eau et nos t-shirt sentent de moins en moins bons… Il est temps d’y faire quelque chose ! Nous prenons connaissance des lieux, des gens avec qui nous partageons l’appartement, faisons les courses et la journée passe tranquillement. C’est pas grave nous en ferons plus demain.

Mercredi:

Kingston selon moi, c’est une ville qui faut apprivoiser… Une organisation en étages, du nord au sud : Manor Park le quartier riche, new Kingston dédiée au commerce haut de gamme, Downtown le quartier populaire et du commerce de tout les jours, et enfin le front de mer autour de océan boulevard et port royal qui abrite la zone industrielle et le port.

Nous essayons donc ce matin d’attraper au vol tout ces détails en arpentant les différents quartiers à pied mais surtout en taxis collectifs. Encore faut-il comprendre ce qu’ils disent en nous interpellant… “Town, crescent hill, half way tree, avec l’accent en plus ce n’est pas évident !

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Nous essayons donc ce matin d’attraper au vol tout ces détails en arpentant les différents quartiers à pied mais surtout en taxis collectifs. Encore faut-il comprendre ce qu’ils disent en nous interpellant… “Town, crescent hill, half way tree”, avec l’accent en plus ce n’est pas évident !

Le point d’informations touristiques nous réserve une surprise… Nous comptions profiter de cette étape pour aller visiter le musée de la star aux dreadlocks du coin ( un certain Robert Nesta ). hors ce dernier est fermé depuis une semaine à cause de rénovation. Réouverture le 8 décembre 2014. Heureusement l’équipe nous propose tout un tas d’activités aussi séduisantes, y compris une alternative au Musée Marley, la visite des studios Tuff Gong (voir plus bas).

Place alors à la visite de Devon House, une ancienne demeure coloniale restaurée à sa splendeur d’origine. Cette maison a été construite par le premier noir à avoir fait fortune dans l’or (un scandale à l’époque). Guidés par une vieille black rigolote qui met de l’animation tout au cours de cette visite fort intéressante. Tout en parlant patois (patwa) et en chantant. Le tout renforce encore plus l’ambiance de la visite. On s’attendrais presque à croiser les maitres de la demeure avec leurs domestiques au détour d’un couloir. Le billet d’entrée est couplé avec la dégustation d’une glace au sein du glacier qui occupe les anciennes cuisines attenantes à la maison, il faut donc en profiter. Avec un jeu de mot à faire pâlir un Michel Lebb en tournée aux USA, ‘I-Scream’ (je crie en anglais) est sans aucun doute le meilleur glacier des caraïbes.

Jeudi:

Autant vous le dire tout de suite, les studios Tuff Gong ne sont pas faciles à trouver ! Après un premier échec la veille, nous retournons à l’adresse indiquée (avec un peu plus de détails relevés sur leur site et une carte ce coup-ci). Si vous souhaitez vous y rendre un jour, ne vous basez pas sur les informations ni la carte Google Maps qu’il propose, ni sur les informations de l’office de tourisme qui a du les prendre là également, mais revenez simplement sur notre blog 😀 Le 220 de Marcus Gavey Drive est plutôt situé coté ville Est, en arrivant de Trench Town que sur la partie Ocean Boulevard. Vous vous éviterez ainsi une longue marche en plein soleil au travers de la zone industrielle (voir carte). Heureusement un type sur son vélo nous à pris sous son aile pour nous y amener sinon nous n’aurions jamais trouvé.

La petite anecdote lié à l’entrée de ce studio dans la famille Marley est très significative: Bob Marley était à ces débuts un habitué du lieu qu’il payait à la journée ou à l’heure pour venir y répéter. Voulant suivre son habitude, il trouva un jour un gardien lui refusant l’entrée car une star américaine (dont j’ai oublié le nom) avait loué tout le studio pour y enregistrer un morceau. Marley peu satisfait de la réponse aurait déclaré “un jour je serai propriétaire de cet endroit, tu verras”. La petite histoire s’arrête là car c’est en fait Rita Marley son épouse qui achètera les studios au nom de la fondation Marley, un an avant le décès de ce dernier. Elle en est d’ailleurs toujours propriétaire et gestionnaire et les plus grands noms du Reggae international se succèdent pour enregistrer ici, Damian et Kimani Marley (les fils de…) en tête.

La découverte de ce studio est très enrichissante, le lieu n’est pas grand et la visite dure moins d’une heure, mais on se retrouve vite plongé dans l’atmosphère d’un vrai studio de répétitions, enregistrement, production et pressage de vinyles. La musique distillée par les hauts-parleurs y est aussi pour quelque chose.

Vendredi:

Allez, direction Port-Royal après une petite halte dans les marchés en plein air de Downtown.

Port Royal est l’ancienne capitale de ce qui allez devenir la Jamaïque, un port de commerce et un lieu stratégique et militaire pour les Anglais. Inutile de vous dire que les Français et les Espagnols ont essayés à maintes fois de prendre cette place forte, mais une autre menace aura raison de ce port… Jouant réellement de malchance, la ville subira pas moins de trois tremblements de terre d’importance, dont le premier en 1692 rasera les deux tiers de la ville. Cela explique l’aspect penché de certains bâtiments qui se sont littéralement “enfoncés” dans le sol !

Nous avons eu l’honneur de faire la visite avec un groupe scolaire en uniforme, ce qui se révélera très enrichissant mais aussi nous fera bien rire quand nous aurons à nous mettre deux par deux en nous tenant la main derrière eux pour suivre le groupe 😀

Samedi:

C’est l’heure de faire nos adieux à la Jamaïque, avec un soupçon de regrets, car nous avons bien apprécié ce pays et ces gens au sourire constant, avec leur façon de parler. Par manque de chance un orage comme il n’en existe que sous les tropiques c’est abattu sur Kingston. Heureusement nous avions des capuches (hahahaha) mais surtout des ponchos de pluie et des sur sacs étanches. Après 15 minutes de pataugeages dans les flaques, et complètement trempés, un Big Boy en 4×4 s’arrête et nous fait signe de monter. Il nous conduira directement au bus que nous devons prendre pour l’aéroport, en musique car il possède un équipement de fou pour en écouter dans sa voiture (et qui plus est, sa sélection sera très bonne. Un beau dernier clin d’oeil à ce pays qui vit au son du reggae sous toutes ses formes). Nous apprécierons bien sûr le geste à sa hauteur.